Au village de Ouled Saadi. Les enfants se rebellent !

Publié le par Moubadara24fevrier

Lu dans la rubrique régionale. Cette info aurait pu constituer une grosse manchette dans un journal qui se préoccuperait vraiment de ce qui passe dans « la vraie vie » au cœur du pays réel. De la graine de citoyens est en train de naitre sous nos yeux. Voilà un beau présage de ce printemps de liberté et de conscientisation de nos peuples longtemps infantilisés et manipulés par les idéologies dominantes du conservatisme et de la soumission. A lire et méditer et rendez-vous dans quelques années !

 


Au village de Ouled Saadi. Les enfants se rebellent !

 

Cela s’est passé jeudi dernier dans l’école primaire Nekkasse-Messaoud, située dans un village isolé de la commune d’El Hachimia, à plus de 20 km du chef-lieu de Bouira. A un mois de l’examen de fin d’année, les enfants de 5e année se sont révoltés contre le départ injuste de leur enseignant principal.
Ce petit groupe d’enfants, pas très grands mais à l’esprit vif et combattant, a décidé de crier sa colère devant le portail de l’école primaire, brandissant des feuilles de papier en guise de pancartes sur lesquelles étaient inscrits : «Dieu, la langue arabe, echikh Ziane , ou bess !» Une révolte enfantine légitime mais qui n’a malheureusement pas eu l’effet escompté, bien au contraire ! Plutôt que d’écouter ces pauvres chérubins, un responsable a chargé le gardien de les disperser. En effet, M. Ziane. un enseignant qui exerce son métier avec amour depuis plus de vingt ans, devait prendre sa retraite en mars dernier, mais il avait émis le vœu de poursuivre sa noble mission et de garder «ses» enfants jusqu’à la fin de l’année pour ne pas les perturber. Cependant, et pour une raison inavouée, il a précipitamment déserté sa classe, semant l’inquiétude et la tristesse chez ces élèves. Ces derniers se sont alors précipités vers les autres enseignants qui leur ont annoncé que leur maître ne reviendra plus, et qu’en guise d’aurevoir, il leur avait laissé un poème plein de nostalgie et de regrets. Personne ne sait si cet enseignant était parti de son propre chef ou il a été contraint de quitter. Par ailleurs, cette petite école primaire souffre de l’isolement qui retarde certains de ces enseignants vu qu’elle n’est pas desservie en matière de transport. Cet établissement manque, aussi des commodités élémentaires : pénuries d’eau et inexistence de robinets devant assurer le minimum d’hygiène pour des enfants qui mangent à la cantine sans se laver les mains, ni étancher leur soif durant des journées de 8 heures. Un réfectoire en construction depuis plus d’une année et dont les travaux semblent s’éterniser, le changement ou les départs de certains professeurs à quelques mois de la fin de l’année : tel est le quotidien de cette petite école située loin des yeux bienveillants des responsables de la DE. Bref, une énième preuve de l’anarchie et de la mauvaise gestion des établissements publics, notamment dans les petits villages lointains, victimes de leur isolement.

Katya Kaci

 

Source : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/04/20/article.php?sid=116023&cid=2

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