7 ème ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE SADEK AISSAT samedi 7 janvier 2012 HOMMAGE à NOTRE CAMARADE SADEK AISSAT à l’occasion du septième anniversaire de son décès ravi aux siens d’une crise

Publié le par Moubadara24fevrier

 

7 ème ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE SADEK AISSAT

samedi 7 janvier 2012

HOMMAGE à NOTRE CAMARADE SADEK AISSAT

à l’occasion du septième anniversaire de son décès

ravi aux siens d’une crise cardiaque

à PARIS dans la nuit du 5 au 6 JANVIER 2005


Houria, une des graines de notre ALGERIE féconde, de l’ALGERIE des humbles se remémore son frère et camarade SADEK l’homme au sourire permanent , le militant communiste qui un jour lors d’une assemblée générale au restaurant universitaire de Amirouche s’est jeté du haut de la tribune où il était en train d’animer un meeting [1], pour empêcher un jeune étudiant armé d’un couteau de boucher qui voulait s’attaquer a quelques provocateurs islamistes venus spécialement pour saborder la tenue de ce rassemblement, SADEK l’avait maitrisé et désarmé !
Il avait, ce jour là, fait éviter la mort certaine à un de ces barbus provocateurs.
Nous vivions à l’époque l’application féroce par le FLN de son fameux article 12O, qui gelait les structures élues de l’U N J A, car elles ne comprenaient pas en leur sein des militants du FLN, lequel fermait des locaux en face des jeunes et confiait les clés de ces derniers, comme cela s’est passé a Belcourt, à des jeunes barbus connus du quartier !

Sadek avait désarmé SLIMLANE alors qu’il n’avait que la moitié de son poids, rares sont ceux qui savaient que c’était un adepte des arts martiaux le vo Vietnam et qu’ils avait crée et lancé avec quelques camarades d’El-Harrach et parmi eux feu BELBEY MOHAMED une section de ce sport de combat qui continue a ce jour de donner des champions à l’Algérie et des sélectionnés a l’équipe nationale de viet vho dho !

Oui HOURIA, SADEK vit encore dans les cœurs palpitants de ces jeunes sportifs d’EL HARRACH, c’est d’ailleurs à partir de cette section sportive qu’a été crée l’Association des amis du peuple vietnamien dont je fais actuellement partie avec d’autres camarades d’EL HARRACH et d’ailleurs !

Houria le rêve de Sadek vit toujours, celui de la dignité humaine, c’est celui aussi de ces femmes et hommes pétrisseurs de galettes chaudes et d’espoir qui peuvent partager dans la joie le presque rien ! construire et se reconstruire aussi de presque rien ! d’une étincelle ! comme Sadek qui fut et demeure une étincelle humaine, profondément humaine !

Alors Houria à toi, à nous, l’étincelle ! vas y parle à SADEK !

FATEH AGRANE

photo prise en janvier 1985, lors de la soirée du mariage de F A.
étaient presents les jeunes amie(s) d’Alger, des camarades de Bab el Oued , Belcourt , El Harrach, Hussen Dey
Sadek avait animé la soirée avec sa guitare - c’était inoubliable !
À SADEK AISSAT :

POUR LUTTER CONTRE L’OUBLI….


Sadek est (et non pas était) mon ami ; il vivra toujours en nous à travers nos actions de tous les jours !.

J’ai ajouté une illustration en hommage aussi aux cheminots et dockers qui ont étés très chers aux yeux de notre camarade Sadek et de son parti de la classe ouvrière.

 

Les colombes c’est uniquement pour ma liberté,

le reste, pour notre ami Sadek ( A. KAYOUCHE)


Il y a une semaine, j’ai pris le train pour me rendre à Alger. Le soleil n’était pas encore au rendez-vous lorsque je suis arrivée à la gare.

8 h. précises, le train démarra et mon voyage commença au moment où le soleil se levait timidement dans cette matinée hivernale. Les minutes qui passaient me rapprochaient de ma ville natale qui a bercé mes plus beaux rêves lorsqu’à 20 ans, je lisais presque tout pour comprendre le monde. Je ne sais pas pourquoi, cette matinée glaciale dans ce train qui porte ma tristesse me ramène à toi mon ami.
Je n’ai pas cherché à me souvenir de toi dans ce train qui me rapprochait d’Alger, berceau de notre combat contre tout ce qui limite l’HOMME dans sa quête de liberté et de justice : c’est venu comme ça, comme les mots que tu cueilles pour parler du courage des hommes qui œuvrent pour que le bonheur existe ailleurs que dans le rêve, comme les mots que tu nous disais pour apprendre à faire partie de ces hommes braves et courageux qui ne ménageaient aucun effort afin de déloger et traquer le mal partout où il essayait de se poser, condamnant nos mères à ne jamais sécher leurs larmes….

9h. le train avançait dans cette étendue verdoyante d’une rare beauté, ce lit féérique qui prépare la venue de millier de Marguerites et de coquelicots me rappelle ta façon de parler aux jeunes d’une vie meilleure où le pain chaud, partagé généreusement et équitablement peut faire de ce monde un paradis où il fait bon d’y vivre car la peur du lendemain en sera délogée.

Aujourd’hui, cette peur est toujours là, encore plus têtue et plus présente. Les hommes bons qui produisent ce pain chaud tremblent sous le poids des incertitudes. La raison du plus fort est toujours la meilleure ! Le loup est plus vorace et le petit agneau de la Fontaine n’a plus la force de prononcer SIR !
Les mots ne servent à rien lorsque des guerres injustes éclatent partout de par le monde pour appauvrir davantage les trois quart de l’humanité afin que les riches deviennent plus riches.
Je ne déloge pas mon regard de cette étendue verdoyante d’une rare beauté et je tremble de peur tout en me disant : et s’ils revenaient me prendre la terre de mon père, et s’ils m’empêchaient de voir la blancheur des Marguerittes et si les coquelicots ne poussaient plus et………si ta plus grande histoire d’amour qui a tailladé ton cœur dans cet exil ….et si notre Algérie, ce pays que nous aimons malgré tout jusqu’à la déchirure tombait encore une fois sous les griffes de faiseurs de mort qui sillonnent la terre pour affamer des peuples encore et toujours ; encore et encoreeeeeeeeeeee. .

Je tire mes lunettes, je cache mon regard car cette émotion-là est mienne, cette tristesse qui me monte et qui noue ma gorge est mienne.
Je cache une partie de mon visage sous cette écharpe qui a servi maintes fois à cacher mon visage pour survivre, tout juste survivre.
Je sais que les coquelicots valseront sous les rayons du soleil qui éclatera de mille feux malgré tout, je sais aussi que les Marguerittes sauront effacer ma tristesse sous leur robe blanche mais je ne sais pas comment faire passer ton absence lorsque je relis "JE FAIS COMME FAIT DANS LA MER LE NAGEUR" ; c’est comme ça, il y a des hommes qui ne partent jamais même après la mort, ils font partie de notre histoire et c’est pourquoi ils vivront éternellement en nous : tu fais partie de ces HOMMES SADEK.

10h. Je suis à la moitié du chemin, dans cette partie de l’Algérie, j’ai connu des gens merveilleux. Toutes les femmes pétrissaient leur pain tôt le matin et tous les hommes sortaient aux champs juste après avoir trempé ce pain chaud dans leur café brûlant et délicieux. Il ne faut pas beaucoup pour être heureux !
Ils étaient heureux avant l’arrivée d’une horde de hyènes qui a semé la mort en brulant les maisons et les champs et en violant ces femmes qui pétrissaient le pain tôt le matin, avant le départ des hommes aux champs.

Un matin, en regardant par la fenêtre, j’ai vu des paysans se déplacer vers des endroits inconnus ; fuyant le feu et la mort.
Ils laissaient terres et maisons et sur cette charrette tirée par un vieux cheval presque mourant, des femmes et des enfants, tassés tel un troupeau, avançaient douloureusement vers un destin inconnu pour continuer à vivre.
Durant un laps de temps, j’ai perdu la notion du temps et de l’espace, je n’étais pas préparée à vivre des scènes que j’ai lu dans les livres d’Ernest Hemingway et Jack London. J’étais quelque part en Algérie qui a chassé le colonialisme et me voilà face à un exode qui t’arrache la peau et qui te fait perdre le sens des réalités.
Heureusement qu’il y a des Hommes qui savent porter comme toi l’espoir dans le cœur pour planter l’amour là où la haine est passée !
Toutes les maisons furent ouvertes, d’autres femmes ont pétri le pain, les hommes ne sont pas partis aux champs mais ils ont continué à boire ce café brûlant et délicieux et les enfants ont repris le chemin de l’école.

11h. Pause. J’ai besoin d’un café moi aussi. Je me dirige vers la cafétéria tout au fond de ce train qui me mène vers cette ville que tu sillonnais toute la journée pour nous apprendre à écouter le son des vérités. Pas du tout délicieux ce café ! Aucun café au monde n’aura le gout du café que j’ai partagé tôt le matin avec ces femmes qui m’ont appris à pétrir le pain et à faire un festin avec presque rien !

12h. J’écoute de la musique que ma fille m’a enregistrée dans son mp3 pour que je ne sente pas le temps passer. J’écoute Christophe Mae : mon petit Gard. Belle chanson et la musique est superbe, mes enfants adorent ce chanteur qui vole lorsqu’il est sur scène.
Je sais aussi que tu aurais pu l’adorer si tu avais été parmi nous aujourd’hui car il sait parler aux jeunes de choses graves avec des mots simples comme tu le faisais avec nous mon ami.
Ce n’est pas la même époque ni la même jeunesse ni les mêmes préoccupations ; mais c’est la même rage de vivre face à leur devenir lorsqu’il y a ce tas d’incertitudes qui se posent sur leur chemin. Ils rêvent et ils parlent tout le temps de partir vers d’autres cieux. Partir……. est-ce la solution ?

13h. J’arrive à la fin de ce voyage. Dans moins d’une heure je franchirais la porte de la maison qui a bercé mes plus beaux rêves. Je voulais partager avec toi cette rencontre avec ces rues qui sont témoin de ton combat pour la vie.je sais aussi que demain, beaucoup se rappelleront ton sourire, tes chants, ta poésie, ta droiture tes silences qui disaient plus que les mots, ta gentillesse…… tu es et tu resteras notre Sadek qui chantait Marcel Khalifa pour nous dire combien la vie et belle lorsque le cœur est gorgé d’amour à partager.

Merci d’avoir existé comme tu as existé dans nos vies.

HOURIA LE 04 JANVIER 2012

Montage photo : A. KAYOUCHE


Notre ami Abdelmadjid Kaouah sur le quotidien Algérie news d’aujourd’hui 8- 01- 2012 se remémore et rend hommage a notre camarade SADEK AISSAT et promet de revenir ultérieurement sur cet ami qu’il a connu et aimé !
bonne lecture a tous !

Fateh Agrane

 

Sadek Aïssat : sept ans déjà !

C’est le septième anniversaire de la disparition soudaine de Sadek Aïssat, ravi aux siens par une crise cardiaque dans la nuit du 5 au 6 janvier 2005.

J’ai eu le privilège de connaître d’abord le jeune homme épris de justice, engagé avec une tranquille passion dans la lutte pour le progrès et le socialisme (un mot qui brûle aujourd’hui les lèvres de certains…) faisant face sans ressentiment à toutes les déconvenues.

J’ai eu le privilège de lire à l’époque ses premiers textes de création, des poèmes.

Plus tard, j’ai découvert, en exil, un talentueux romancier, l’auteur d’une précieuse trilogie romanesque : « L’Année des Chiens » ; « La Cité du précipice » ; « Je fais comme fait dans la mer le nageur », forts judicieusement réédités en un coffret chez Barzakh en 2010).

Comme tant de ses amis dispersés, des messages me sont parvenus des fidèles qui entretiennent sa mémoire.

De F. qui exalte « le rêve de Sadek » celui de la dignité humaine ?... Celui aussi de ces femmes et hommes pétrisseurs de galettes chaudes et d’espoir qui peuvent partager dans la joie le presque rien ! ».

Et H. s’adressant à Sadek : « Demain, beaucoup se rappelleront ton sourire, tes chants, ta poésie, ta droiture, tes silences qui disaient plus que les mots, ta gentillesse… »

Il y avait chez lui ce panache des poètes du peuple qui ne se réduit pas aux mots.

À sa disparition, je suis resté sans voix. Juste un poème jeté sur le papier à l’instant de sa mort. Je reviendrai sur son bref et lumineux passage parmi nous.

A. K.

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